Caroline BIBARD

Les assurances professionnelles obligatoires ou pas ?

Lorsque l’on décide de créer sa propre entreprise (ou bien après réflexion auprès d’amis entrepreneurs), il arrive bien souvent que l’on se pose la question : « Je risque quoi si je ne m’assure pas ?? ». C’est une interrogation tout à fait naturelle, l’être humain est fait de la sorte et entre nous, au moment où il faut encore une fois débourser de l’argent, on aime savoir : comment, pourquoi, avec qui… (Un peu comme quand on était ado pendant nos premières sorties et qu’une fois adulte, on comprend mieux les parents et leurs craintes !).

Je détaille ici l’essentiel, selon moi, à propos de l’assurance professionnelle. Pourquoi s’assurer ? Même si ça n’est pas obligatoire de s’assurer (sauf pour certaines professions, je vous invite à consulter le site gouvernemental officiel pour savoir où vous situer), quels risques j’encours ?

L'assurance "responsabilité civile professionnelle"

Commençons par la base

Cette assurance, c’est THE INSURANCE ! En effet, lorsque vous êtes professionnel (et une personne sensée en général), une responsabilité civile, c’est un peu comme un bonnet Cahartt ou des bottes UGG en hiver, c’est le MUST HAVE ! 

Elle vous permettra d’être assurée et de couvrir tous les dégâts que vous pourriez causer aux autres. L’assurance RC pro ne vous protège pas seulement de vos actions maladroites, mais également de :

  • Celles de vos salariés,
  • Celle de vos services et/ou produits,
  • et de votre entreprise sens large.

Vous me direz « Oui, mais si je suis freelance et que je ne dispose que d’un ordinateur, pas de salarié et je ne vends que du service, je n’en ai pas besoin ? »

Quelques exemples

Prenons un cas de figure : vous envoyez un mail à votre client, manque de peau, un virus s’est infiltré sur son PC et a détruit toutes les données de son serveur. Après expertise auprès de son assureur, il s’avère que c’est votre message électronique qui en est la cause… Si vous n’avez pas d’assurance, vous paierez de votre poche le serveur détruit et les X ordinateurs qui ont subi le même sort.

Ce type d’évènement est rare, on est d’accord, mais pas impossible et il suffit que ce genre de problème n’arrive pas qu’à un seul de vos clients et les chiffres montent vite !

Un exemple plus courant, vous avez beaucoup de demandes en ce moment, vous n’arrivez pas à tenir vos délais et n’avez pas pensé à déléguer vos tâches à un indépendant à temps. Votre client vous demande un remboursement avec des pénalités de retard. Pour un petit montant, éventuellement… mais entre nous, on sait toujours que ce genre de chose arrive le plus souvent avec nos plus gros clients.

L’erreur est humaine et c’est pour ça que l’assurance existe !

Pour faire simple, avec cette assurance AU MINIMUM, vous êtes assuré de pouvoir régler les personnes à qui vous avez causé des torts (pas intentionnellement). Elle vous permettra de ne pas devoir mettre la clé à la porte et/ou être contraint de subir une procédure judiciaire qui vous rendra interdit bancaire pour quelques années…

L'option protection juridique

Celle-ci, je l’aime bien. Pourquoi ? Parce que j’ai travaillé pendant environ 8 ans dans le milieu juridique et sans elle, se défendre devient compliquer. Il faut savoir que faire valoir ses droits est un privilège dont vous ne devez vous priver. Comme son nom l’indique, c’est une option. Elle n’est pas obligatoire, mais, ici, plusieurs cas de figure peuvent vous inciter à la prendre. C’est d’autant plus vrai en votre qualité de professionnel indépendant.

En effet, elle vous permet de vous défendre en cas de procédure judiciaire sans devoir toucher à votre chiffre d’affaires. 

Dans un premier temps, il faut savoir qu’une procédure, avec un bon avocat coûte au minimum entre 3 000 € et plus en plus de durer plusieurs années. Donc si on fait partie des victimes c’est le minimum à débourser.

Au cas contraire, les sommes que vous seriez amené à payer seront d’autant plus élevées puisqu’elles seront agrémentées de dommages et intérêts, pénalités de retards…. 

Là, je vous vois venir… « Je peux prendre cette option après ? » Si les assureurs étaient aussi sympas, ça se saurait ! L’assurance couvre tous les « soucis » pendant la durée du contrat. En clair, si vous n’avez pas cette option, vous ne pourrez demander à être couverts de vos frais de justice. Sachant qu’en général l’option ne coûte pas une fortune, ça serait indécent de s’en priver !

Grosso modo, la protection juridique vous protège des points suivants :

  • Une procédure à venir ou en cours
  • votre défense en tant qu’assuré dans les litiges de la vie professionnelle
  • la réparation amiable ou judiciaire d’un dommage.

La prévoyance santé

Pas obligatoire mais essentielle pour vous et vos salariés

Dernière assurance qui selon moi est essentielle (et pas seulement pour votre personne, ne soyez pas égoïste, protégez vos salariés et si c’est trop cher — les indépendants sont tout aussi professionnel et assurés !), la prévoyance santé !

Elle agit si vous êtes en incapacité totale ou partielle de travail. C’est à dire, si vous ne pouvez bosser parce que vous êtes souffrant ou blessé, cette assurance couvre la partie que l’assurance maladie ne prend pas en charge. Clairement, c’est une chose dont j’aurai aimé bénéficier lorsque j’étais salariée, bien trop naïve à penser que les employeurs étaient au courant de tout à l’époque… Le jour où je suis tombée malade (ce qui est relativement rare, mais encore une fois, nous ne sommes pas des machines !), j’ai eu la surprise de voir que je n’étais pas couverte ! 

Bon à cette période, je pensais que c’était une option chère parce la santé est pour moi une valeur qui n’a pas de prix. Aujourd’hui, j’ai appris à me renseigner par moi-même et en tant qu’indépendante, je l’ai prise.

Elle me permet d’avoir l’esprit tranquille clairement… Je ne psychote plus si je sens que j’ai un petit rhume et que j’ai peur qu’il empire au point de ne pas être capable de travailler… La prévoyance agit comme celle des salariés (lorsque l’employeur a eu la bienveillance de la prendre) et comble la perte de revenu après les 3 jours de carence habituelle…

À adapter en fonction de la situation

Bien évidemment plusieurs options sont proposées. Que ça soit pour la prévoyance, la protection juridique ou l’assurance civile d’ailleurs. Le meilleur conseil que je peux vous donner est de vous rapprocher de votre assureur ou simplement, de votre banquier pour voir les options qu’il peut vous suggérer et ce qui correspond le mieux à votre profil. N’oubliez pas un truc, si vous n’êtes pas rassurés, vous n’avez aucune obligation d’achat. Vous avez le droit de dire non, de mettre à plus tard et de vous renseignez ailleurs si le besoin en est ressenti !

Petit moment promo : si vous n’avez pas le temps de négocier vos contrats, c’est une chose qu’une assistante virtuelle comme moi peut faire. N’hésitez pas à prendre rendez-vous.